CHANTELLE [Storytelling]5 minute(s) de lecture estimée

L’histoire de la marque CHANTELLE commence à la fin du XIXe siècle, à une époque où le CORSET est au cœur des préoccupations féminines : sans lui, on ne peut pas être élégante! D’ailleurs, la France, reine de la mode, est le 1er exportateur mondial de corsets.

François Auguste Gamichon, « fabricant de tricots pour suspensoirs, bas à varices, ceintures et corsets », met au point une maille mêlée de caoutchouc vulcanisé, élastique dans les deux sens. Cette trouvaille va faire son succès.

En 1898, Gamichon s’associe avec son neveu, Paul-Maurice KRETZ, et, dès lors, leurs productions vont être récompensées par des médailles d’or et d’argent aux Expositions universelles de Paris, Londres et Milan. Car cette maille élastique va ASSOUPLIR leurs corsets, ceintures-porte-jarretelles et, quelque temps plus tard, leurs fameux « maintiens-gorge ».

Jean Kretz qui leur succède est  toujours en quête d’élasticité et de confort. Il parvient entre les deux guerres, à mettre au point un TULLE ELASTIQUE sur ses métiers de Romilly-sur-Seine.

En 1949, son fils, Claude, fait de ce tulle élastique une GAINE PARTICULIEREMENT SOUPLE, qu’il baptise CHANTELLE –parce que le prénom de Chantal était à la mode et parce que Chantelle c’est facile à mémoriser. La marque CHANTELLE est née!

Au cours des années 1950, la lingerie devient un bien de consommation courante. La fabrication s’industrialise, mettant à la portée de toutes les femmes des produits innovants et toujours plus séduisants et là, la publicité a un impact considérable. En 1955, Chantelle innove en faisant de la publicité sur la RADIO. Du jamais vu, pardon du jamais entendu !

Mais la marque réalise aussi des FILMS, qui lui valent un prix au Festival international de la publicité à Cannes. Et, PLUS VISIBLE ENCORE, Chantelle investit  les STATIONS DE METRO et le DOS DES AUTOBUS PARISIENS ! « Chantelle, la gaine qui ne remonte pas ! »,  « Essayez Chantelle, vous partirez avec elle ! », et de fait, on vit pour la première fois des femmes à demi-nues transportées d’un point à un autre de la ville !

A l’aube des années 1970, en pleine révolution sexuelle, le paysage de la lingerie se redéfinit. Tandis que les féministes immolent leur lingerie sur l’autel de la liberté,  la majorité des femmes reste fidèle au soutien-gorge, pratique et fonctionnel. Dans ce contexte, CHANTELLE lance un premier soutien-gorge moulé, intitulé DEFI, mais c’est avec le modèle FÊTE que la marque va connaître un prodigieux succès.

Imaginé en 1970, en dentelle de Calais, ce modèle va monopoliser, pendant plusieurs  années, une cinquantaine de machines pour produire la fameuse dentelle à roues qui tatoue la peau. Le motif a été légèrement remanié, mais se fabrique toujours. Ce  Fête de Chantelle est aussi l’un des tout premiers soutiens-gorge à apparaître à la TELEVISION avec un slogan : « un soutien-gorge n’a pas besoin d’être triste ».

Depuis que Chantelle a démarré son internationalisation, en 1962, en ouvrant sa première filiale commerciale en Allemagne, la marque a beaucoup progressé.

En 1980, la logistique s’installe en Picardie, au carrefour de voies de communication internationales, tandis que deux ans plus tard la première usine à l’étranger ouvre ses portes en

Tunisie, marquant ainsi le passage à une vitesse supérieure.

Patrice Kretz, A LA TETE D’UNE MARQUE QUI EST DEVENUE UN GROUPE TOURNé VERS L’INTERNATIONAL, lance en 1988 une nouvelle marque, PASSIONATA, qui cible une clientèle plus jeune.

Et puis, un nouveau succès survient  pour Chnatelle avec le modèle « Africa », lancé en 2004. Quelles que soient la forme ou la couleur, la broderie élaborée figure toujours le motif d’un soleil coupé, inspiré d’un véritable tatouage. Une prouesse technique en termes de réalisation !

De modèle phare en modèle phare, le groupe CHANTELLE a pour devise « Contribuer au bien-être de la femme et à son respect ». C’est aujourd’hui un leader dans son domaine avec

400 millions d’euros de chiffre d’affaires et 6 200 salariés.

La marque possède 7 marques et réseaux, dont Chantelle et Passionata, bien sur, mais aussi Darjeeling, Femillet, Livera, Orcanta, et une célèbre marque de luxe, Chantal Thomass qui a remis au goût du jour une lingerie très sexy.

Le Groupe fait 50% du chiffre d’affaires hors de France, détient 16 filiales commerciales, 7 sites de e-commerce, 10 établissements industriels, 4 plateformes logistiques, 240 magasins en propre et 10 000 points de vente environ à travers le monde

Chantelle c’est enfin, 15 millions de pièces fabriquées par an et 15 000 kilomètres de broderies et dentelles achetés par an.

Impressionnant non ?

A poursuivre par la lecture de Lingerie Françaises

Plus de cent ans de créations, d’innovations, de savoir-faire, de luxe et de séduction ! La longue histoire de la lingerie française célèbre le savoir-faire des corsetiers français avec quelques unes de leurs inventions phares : le corset en tissu élastique, le premier soutien-gorge (il s’appelle alors le maintien-gorge), la gaine et désormais la lingerie intelligente, qui mémorise les courbes du corps féminin ! Un concentré de glamour dans quelques grammes de fine lingerie.
Corsets, gaines et soutiens-gorge sont entrés dans la légende, mais aussi les guêpières, combinaisons, culottes, pantys, tangas, strings sans oublier les porte-jarretelles. Ils retrouvent leur place ici dans la longue histoire des mours françaises, surfant entre les tabous, et sont mis en beauté par la campagne photographique de Gilles Berquet.Historienne de la mode, conservateur, Catherine Ormen est l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet notamment une histoire de la lingerie (avec Chantal Thomass) aux éditions Perrin. Elle a monté l’exposition sur la lingerie française à Paris en juillet 2012, exposition qui va faire le tour du monde.

https://livre.fnac.com/a4359858/Catherine-Ormen-Lingerie-francaise-XIXe-XXIe-siecle

Alexis de Prévoisin avec Catherine Örmen

 

 

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